Docteur et enseignant en génie mécanique à Polytechnique, chercheur en énergies renouvelables, Directeur exécutif de l’Algerian Project Managment Association (APMA), Directeur exécutif de l’AD-ENP, Mohamed Ben Braïka est dans la recherche et le développement depuis près de quarante ans ; aussi, et a l’inverse de beaucoup d’intervenants, lorsqu’il parle, il maitrise son sujet à fond.

Pour un chercheur de votre trempe qui a été très critique des choix des gouvernements successifs, il est de l’ordre de la logique de commencer par vous poser la question de savoir comment diversifier l’économie et éviter le piège des seules recettes des hydrocarbures alors que la recherche scientifique est maintenue hors du cadre politique ?

Avant de répondre à ces questions, je dirai qu’il y a deux éléments clés qui pourront donner espoir à l’Algérie de demain ; la solidarité nationale et la confiance. Sans ces deux éléments, il ne sera pas facile voire même possible de construire l’Algérie de demain qui permettra la vie en paix, la prospérité et l’épanouissement de tous les citoyens.

La diversification de l’économie peut s’appuyer sur les secteurs créateurs de connaissance et de richesse. L’université pour la connaissance sera la locomotive de la recherche et la formation des cadres visionnaires et planificateurs du développement de pays.

L’entreprise dans toutes ses dimensions ; grands groupes, Pme-Pmi, etc. seront la machine à produire et à créer la richesse pour répondre aux besoins locaux et exporter pour l’étranger pour se libérer un tant soit peu des hydrocarbures.

L’Université et l’entreprise doivent travailler de manière très étroite pour promouvoir des experts à même de faire un bon diagnostic de l’économie et de l’industrie de l’Algérie et dégager les secteurs à grande plus-value permettant un taux de croissance satisfaisant.

La manière de gérer l’université doit être revue de fond en comble pour faire de l’université non pas un endroit uniquement académique mais de dépasser ce concept ou cette vision pour faire de l’université un organisme vivant producteur des cadres opérationnels créateur de richesse à travers l’innovation, la production de brevets, la formation continue, l’orientation des projets vers la résolution des problèmes du secteur socio-économique.

 

Un audit sérieux est à faire à tous les niveaux pour l’Université ; le corps enseignant, les administrateurs, la vie estudiantine pour aller dans le sens du management professionnel au même titre que les universités prestigieuses qui existent çà et là sur les cinq continents.

L’amélioration des classements des universités nationales ne peut pas être le fruit d’un vœu mais d’une politique courageuse, sensée et engagée en mesure de relever tous les défis et hisser les établissements du supérieur à des rangs respectables.

Le chemin est long, l’objectif est encore loin, mais pas impossible à atteindre. Il suffit de décider et de mettre les moyens et les managers qu’il faut pour cette mission.